AAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Un cri strident déchire le silence de ce paisible dimanche printanier. Mais est-ce un cri ?
L'ambiance du quartier est assez paisible : une odeur de merguez flotte dans l'air, comme pour inviter les beaux-jours à se faire plus présents... Il est 14 heures. Pourtant, le ciel est sombre, chargé de lourds nuages gris et la lumière presque jaune annonce un des premiers orages de la saison. Un vent d'est souffle, secouant les branches encore graciles des arbres ornés de fleurs multicolores ou de jeunes pousses de feuilles.
GGGGGGGRRRRRRRRRRRRRROOOOOOOOOOOOOOOOOOUUUUUUUUUUUUUUUUUU !!!!!!
L'orage approche, menaçant la quiétude de ce quartier résidentiel en bordure de forêt. Mais est-ce l'orage ?
ZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii!!!!!
Au milieu de la rue, dans une petite maison aux volets bordeaux, les murs résonnent de bruits sourds et renouvelés, comme désespérés : dong, dong, dong... Puis, à nouveau, un long gémissement : Zzzzzzzzzzzzzzzzziiiiiiiiiiiii. Des ombres inquié tantes se détachent de la fenêtre de la salle-à-manger. On devine des bras armés gesticulant dans un mouvement incessant de va-et-vient terrifiant.
La porte d'entrée restée entrouverte laisse apparaître l'escalier menant à l'étage. Les marches sont maculées d'une poudre blanchâtre sur laquelle se découpent plusieurs tailles de semelles de chaussures : il y aurait des enfants dans cet antre ?...
Le sol de l'entrée présente également des empreintes de chaussures, mais aussi les stigmates d'un affrontement et de longues lignes épaisses telles qu'en laisse un objet lourd traîné sur un sol sale.
Une forte odeur de poussière et de sueur mêlées se dégagent de la pièce et rendent l'air irrespirable.
Les murs, mi-blancs, mi-rouges n'ont plus de couleur définie.
Une main à l'écriture instable y a gribouillé quelques lettres hésitantes, semblant dénoncer l'auteur d'un crime.
Dès l'entrée, le constat est terrible et implacable : elle est revenue et a signé son forfait avec la même outrecuidanse que les fois précédentes !!!
Très rapidement, les meilleurs spécialistes ont été dépêchés sur place pour tenter d'endiguer les conséquences de cet acte odieux ; ils n'ont pas ménagé leur peine une minute !
Mais la réalité est bel et bien là : elle n'a pas changé, sous ces airs blancs immaculés... Déjouant les pièges les plus rusés pour la chasser, elle est plus traîtresse que jamais, délibérement volatile, pernicieuse et insidieuse... Légère mais résolument collante, elle se pose où le souffle du destin la dépose... sans fin....
Y'a de quoi psychoter, non ?!!